Crédits Immobiliers : les banques relancent la machine en novembre
Le marché des crédits immobiliers semble bien décidé à reprendre des couleurs en cette fin d'année. Comme nous l'avions anticipé, les banques, profitant d'une conjoncture plus favorable, se lancent à nouveau dans la quête de nouveaux clients. Cette dynamique se reflète dans les grilles de taux, qui, sans afficher de baisses spectaculaires, témoignent d'un engouement palpable chez la plupart des prêteurs. Alors, quelles sont les dernières tendances et perspectives du crédit immobilier en novembre ?
Des taux qui marquent une légère baisse
Notre baromètre des taux de novembre montre une tendance à la baisse, bien que celle-ci reste modérée dans les fourchettes que nous observons :
- Prêts relais : entre 3,50 % et 3,75 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
- Prêts sur 15 ans : entre 3,10 % et 3,50 %
- Prêts sur 20 ans: entre 3,20 % et 3,60 %
- Prêts au-delà de 20 ans : entre 3,25 % et 3,70 %
Ces fourchettes ne prennent pas en compte les taux préférentiels que les banques peuvent accorder pour les dossiers d'excellente qualité, c'est-à-dire ceux qui combinent des revenus stables, un apport conséquent, et un montant emprunté bien calibré. Il est même possible de voir des offres en dessous des 3 % pour des prêts de 20 à 25 ans.
Qu’est-ce qui explique cet engouement des banques ?
L'alignement de plusieurs facteurs structurels et conjoncturels explique cet enthousiasme des banques pour attirer de nouveaux clients. Après deux ans de marché contraint, elles cherchent à redynamiser leurs portefeuilles en misant sur les crédits immobiliers, vecteurs de profits grâce aux services financiers associés.
Facteurs structurels
1. Retour de l'Appétit des Banques
Privées de croissance sur le segment du crédit pendant plus de deux ans, les banques sont avides de nouveaux clients. Chaque crédit immobilier octroyé est l'occasion pour elles de vendre d'autres services (assurance, épargne, comptes courants, etc.), créant ainsi des sources de revenus supplémentaires.
2. Stabilisation du Marché Immobilier
Malgré quelques baisses de prix localisées, le marché immobilier reste globalement stable. L'absence d'un afflux massif de biens sur le marché maintient la pression sur les prix, réduisant ainsi les risques de dévalorisation des actifs. Cela permet aux banques de relâcher leurs exigences en matière de provisionnement sur les crédits, un facteur favorable à une politique de taux plus attractive.
Facteurs conjoncturels
3. Ralentissement de l'Inflation dans la Zone Euro
L'inflation montre des signes de ralentissement, ce qui a incité la Banque Centrale Européenne (BCE) à ajuster sa politique monétaire. Après une baisse des taux directeurs de 0,25 % le 23 octobre, précédée par des baisses en juillet et en septembre, les marchés anticipent une poursuite de cette détente. Cette situation offre aux banques une marge de manœuvre accrue pour proposer des taux de crédit plus bas, certains envisageant même des taux longs sous la barre des 3 % d'ici la fin de l'année.
Des signaux positifs mais des incertitudes politiques
Tous les voyants semblent donc au vert pour le marché immobilier, mais des incertitudes demeurent sur le plan politique. Alors que le débat autour du projet de Loi de Finances 2025 s'enlise, les décisions gouvernementales à venir pourraient impacter la dynamique actuelle.
Le gouvernement devra jongler entre soutenir la demande par des dispositifs tels que l'élargissement du Prêt à Taux Zéro (PTZ) et gérer les contraintes budgétaires. Parmi les pistes évoquées : la possible fin du dispositif Pinel, une hausse des droits de mutation, ou encore une révision de la fiscalité concernant les biens en Location Meublée Non Professionnelle (LMNP) et même la résidence principale.
Conclusion : un marché prêt à rebondir
Le marché du crédit immobilier en France semble à un tournant. Si les banques ont repris leur course aux clients avec des offres plus attractives, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. D'ici Noël, nous devrions en savoir plus sur les orientations budgétaires et fiscales, avec un impact potentiel sur le dynamisme de la demande immobilière.
Il reste à espérer que les décisions politiques n'entameront pas l'optimisme des acheteurs potentiels. En attendant, les conditions actuelles semblent particulièrement favorables pour ceux qui envisagent d'investir dans l'immobilier.