Baromètre LPI-IAD : la reprise immobilière en marche, mais encore discrète
La reprise du marché immobilier s’observe désormais dans toutes les régions françaises, avec des ventes dépassant de 15 % les niveaux de fin d’été 2023 sur près de la moitié du territoire métropolitain. Malgré tout, cette amélioration reste encore insuffisamment visible pour de nombreux observateurs.
Un ralentissement de la baisse des prix dans l'ancien
Avec la reprise progressive des ventes de logements anciens, la baisse des prix se fait moins marquée. En mai 2023, les prix signés reculaient encore de 4,6 % en glissement annuel, mais cette baisse s'est réduite à 2,4 % en octobre. Entre mai et octobre, les prix ont même enregistré une augmentation temporaire de 3,3 % en niveau trimestriel glissant, sous l’effet d’une demande persistante dans des zones où la construction reste insuffisante. Toutefois, comme chaque année, les prix des compromis ont légèrement reculé à partir du mois d’août, enregistrant une baisse de 1,7 % sur trois mois à fin octobre.
Pour espérer un retour à une évolution positive des prix en glissement annuel, il faudra attendre le printemps 2025.
Différences entre maisons et appartements
Le ralentissement de la baisse des prix est plus marqué pour les maisons : la baisse est passée de 4,4 % en mai à 1,6 % en octobre, en grande partie grâce à une demande dynamique dans les zones périurbaines et rurales. En revanche, pour les appartements, le recul reste plus lent, passant de 4,8 % à 2,9 %, les grandes villes continuant à subir les effets d’un accès au crédit restreint.
Baisse modérée des prix dans le neuf
Le marché du neuf, encore marqué par une baisse d’activité historique, voit également un ralentissement de la baisse des prix. En octobre, ces derniers reculaient de 2,2 % en glissement annuel, mais cette baisse s’est infléchie durant l’été. Sur les trois derniers mois, les prix ont même progressé de 2,2 % en niveau trimestriel glissant.
Les évolutions restent cependant hétérogènes :
- Sur le marché des appartements, la baisse se réduit progressivement.
- Sur le marché des maisons, les prix continuent de reculer doucement, mais la demande profite d’une amélioration des conditions de crédit.
Hausses des prix dans certaines grandes villes
La hausse des prix s’étend dans les villes de province de plus de 40 000 habitants. Fin octobre, 41 % des villes affichaient des prix en augmentation annuelle, contre 38 % en septembre et 23 % en juin. Des villes comme Amiens, Dijon, Lille ou Metz enregistrent une hausse moyenne de -5,4 %.
Même si la majorité des grandes villes voient leur situation s’améliorer, certaines continuent de subir des baisses rapides, comme Le Havre, Mulhouse ou Strasbourg.
Écarts de prix persistants entre les métropoles
Les écarts de prix entre métropoles restent marqués. Par exemple :
- Les appartements anciens coûtent environ 2 500 €/m² dans des villes comme Brest ou Nancy, contre 7 500 €/m² à Paris.
- Les maisons affichent un écart de prix de 1 à 1,9 entre des régions comme le Limousin et des zones comme Nice-Côte d’Azur.
Malgré une demande persistante pour les maisons individuelles, la difficulté d’accès au crédit freine les capacités d’achat, notamment dans des villes comme Bordeaux ou Lyon.
Marges de négociation en hausse saisonnière
Avec l’arrivée de l’automne, les marges de négociation ont repris leur hausse habituelle, atteignant 8,6 % en octobre, soit une augmentation de 96 % depuis juin 2022. Sur le marché des appartements, les marges restent limitées pour les biens très demandés, mais elles augmentent fortement pour les studios et les grands logements.
Vers un retournement des ventes au début de 2025
Après un point bas en début d’année 2024 (-21,4 % en janvier), les ventes ont progressivement repris grâce à l’amélioration des conditions de crédit. Mesurées en niveau trimestriel glissant, les ventes ont progressé de 6,6 % au printemps 2024 et de 11,3 % durant l’été.
Si cette reprise n’est pas encore suffisante pour inverser complètement la courbe annuelle des ventes (-11,4 % en septembre), un retournement est attendu pour début 2025.
Dynamisme régional contrasté
En province, la reprise est plus rapide qu’en Île-de-France (+13,7 % contre +5,9 %), en raison de prix plus accessibles et d’une offre bancaire plus favorable. Cependant, certaines régions comme la Basse-Normandie ou la Lorraine affichent encore des progressions modestes, freinées par les exigences d’apports personnels élevés.
Ailleurs, notamment en Auvergne ou Poitou-Charentes, les ventes ont bondi de 10 à 15 %, soutenues par une offre de crédit plus généreuse.
La reprise immobilière se confirme doucement mais sûrement. Si elle reste timide dans certaines zones, elle laisse entrevoir des perspectives plus favorables pour 2025, notamment grâce à l’amélioration des conditions de crédit et à une demande en hausse dans les régions.