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Crédit logement /CSA : les taux sont en baisse

 

L'anticipation de la baisse des taux de crédit était largement attendue, et si les choses se passent comme prévu, cela indique un changement de tendance sur les marchés immobiliers. Michel Mouillart, professeur émérite d'économie, FRICS, offre une analyse et des prévisions dans le cadre d'une nouvelle publication de l'Observatoire Crédit Logement/CSA.

 

Pour l'année 2023, de nombreux acteurs espèrent un redressement de l'activité, susceptible de mettre fin à une crise dont les séquelles, telles que la déception des agents commerciaux, la fermeture d'agences immobilières et les faillites d'entreprises de construction et de promotion, mettront du temps à disparaître.

 

Cependant, cette baisse pourrait être entravée par divers facteurs externes tels qu'une détérioration des relations internationales, des tensions accrues sur les marchés des matières premières et de l'énergie, ainsi que les préoccupations de la BCE concernant le risque d'inflation. Malgré ces incertitudes, le scénario le plus probable est une poursuite de la baisse des taux.

 

Néanmoins, la reprise des marchés sera modérée, car la Banque de France et le ministère de l'Économie ont l'intention de maintenir un accès strict au crédit immobilier. Bien que la demande bénéficie d'une meilleure capacité d'achat, elle ne pourra s'exprimer pleinement. Ainsi, la reprise sera initialement lente et hésitante, avec une accélération probable à partir du second semestre de 2024, sous réserve que les conditions se maintiennent.

 

La récente baisse des taux de crédit immobilier, tant attendue, est notable. En janvier 2024, le taux moyen des crédits dans le secteur concurrentiel s'est établi à 4,15 % selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Après deux années de hausse rapide, ce taux s'était stabilisé à 4,24 % en décembre 2023, mais la tendance s'est ralentie depuis novembre dernier. La baisse constatée en janvier est significative, surtout étant donné la période habituellement stable de l'année. Cette année, cependant, les banques cherchent à stimuler le marché immobilier en abaissant les taux plus tôt que d'habitude, en raison d'une demande en berne.

 

La baisse des taux a également été notable sur les prêts à long terme, qui représentent une part importante de la production totale de crédits immobiliers. Cela montre les efforts des banques pour soutenir les emprunteurs, notamment les primo-accédants. Malgré cette tendance positive, l'accès au crédit reste serré en raison des politiques restrictives de la Banque de France.

 

Les projections économiques suggèrent une croissance modérée dans les années à venir, avec une inflation sous contrôle. Dans ce contexte, la BCE devrait entamer un nouveau cycle de baisse des taux, ce qui devrait contribuer à maintenir les taux des crédits immobiliers stables dans un premier temps, puis à les réduire progressivement.

 

Cependant, même avec cette baisse des taux, le marché immobilier ne devrait pas connaître de reprise massive à court terme. Les contraintes d'accès au crédit et les incertitudes économiques continueront de limiter l'activité. Il faudra probablement plusieurs mois, voire des années, pour que le marché retrouve un niveau comparable à celui d'avant la crise.